Santé

Mon expérience avec le Depo Provera

J’ai longtemps hésité avant d’écrire cet article. Notamment car ce texte sera en majorité négatif et que j’ai toujours été quelqu’un qui prône la positivité et les bonnes ondes dans la vie. Donc si vous n’avez pas besoin de ça dans votre vie, n’hésitez pas à quitter cette page ;).

Aussi, je suis une scientifique dans l’âme. Pour moi, les recherches, études et données probantes ont un poids beaucoup plus lourd que l’opinion générale des gens. Je le crois encore fermement, que la science est LA seule voie. Mais là, j’ai besoin de dire une opinion, un témoignage qui va à l’encontre de ce que je prône. Je vais carrément basher le Depo Provera.

 Tout d’abord, il faut savoir que j’ai commencé à utiliser la contraception hormonale dès mes 16 ans, car j’étais tannée d’avoir un cycle irrégulier. Je trouvais aussi que c’était royalement cool pis que j’avais l’air adulte tsé. J’ai utilisé Alesse pendant de nombreuses années sauf que j’ai toujours eu de la difficulté à prendre la pilule régulièrement. Je l’ai oublié dieu sait combien de fois et par chance, je ne suis jamais tombée enceinte.

J’ai aussi utilisé pleins de moyens différents dont le timbre et le «ring». Je souffrais souvent de migraines, le genre que si je n’agissais pas dans l’heure pour les soulager, que je vomissais ma vie. J’ai d’ailleurs de mémorables souvenirs ou j’ai vomi au travail car je n’avais pas eu le temps de prendre mes advils+café+noirceur habituels.

Mon gynécologue m’a proposé Micronor, une pillule qui contient des hormones différentes que Alesse. Ça m’a beaucoup aidé pour mes migraines. Par contre, ça a considérablement augmenté mon niveau de stress puisque cette pilule doit absolument être prise à la même heure chaque jour. J’avais beau mettre une alarme sur mon téléphone, je finissais toujours par faire des ratés, genre oublier de l’amener dans ma sacoche si je sortais. Pour moi et mon conjoint qui ne désiraient pas de marmaille à ce moment, c’était assez ordinaire comme stress. Surtout que je n’étais pas menstruée avec Micronor donc je m’amusais à faire des tests de grossesse à chaque semaine.

Me vint l’idée de rechercher sur le Depo Provera. Je me suis dit que si je n’étais pas capable de prendre une foutu pillule à chaque jour, je pourrais aussi bien me l’injecter qu’à chaque trois mois. Fini les problèmes, fini le stress !

C’est en janvier 2017 que j’ai eu ma première injection. Ou plutôt que je me la suis injectée moi-même, car je suis badass de même (j’ai juste faillit tomber dans les pommes la première fois). Sincèrement, je n’ai rien constaté d’anormal. On m’avait dit que j’allais engraisser, devenir folle ou avoir mes règles non stop. Rien de tout ça m’est arrivé, j’étais pleinement satisfaite.

Ce n’est seulement à ma troisième injection, en septembre dernier, que les problèmes ont réellement commencé. N’importe qui pourrait dire que ce n’est pas le médicament qui est en cause. Mais sachant que mes symptômes ont commencé peu de temps après cette injection, je jette le blâme sur le Depo Provera.

Tout d’abord, j’ai commencé à feeler weird. Je me sentais malade: j’étais vraiment fatiguée, nauséeuse à rien, vertiges, j’avais des bouffées de chaleur et j’ai fini par avoir mal à gorge. C’est bien normal d’être malade, mais dans mon cas ça durait depuis 2 semaines. J’ai décidé de consulter après que les nausées me réveillait la nuit et que je faisais de l’insomnie. Évidemment j’avais fait des tests de grossesses qui se sont tous avérés négatifs.

Le charmant médecin qui m’a accueilli en clinique sans rendez-vous m’a carrément rit dans face. Que je consultais probablement que pour un virus et que j’exagérais. Que j’étais probablement le type de patiente hypocondriaque qui consultait à rien. Alors que je n’ai pas de médecin de famille et que la dernière fois que je suis allée en clinique, c’était il y a 4 ans pour une infection urinaire très avancée et on m’a dit que j’aurais du consulter plus tôt. Je ne vais jamais chez le doc.

Il m’a donné une consultation en psychothérapie avec comme diagnostic : Trouble d’anxiété généralisée. J’en étais royalement insultée. Et attention, ça n’a rien avoir avec le trouble d’anxiété en tant que tel. C’est un diagnostic réel qui handicape la vie de bien des gens. J’ai fait des stages en psychiatrie calvaire, je sais c’est quoi et je sais pertinemment que ce n’est pas mon problème. J’ai toujours été de nature anxieuse mais je n’ai pas de TAG. Étant infirmière, j’ai tout de suite compris quel genre de médecin auquel j’avais affaire. Il avait son idée et m’a jamais laissé le temps de piper mot, awaille, débarasse fille. Je suis sortie frustrée de ne pas au moins avoir la chance de discuter avec lui d’une éventuelle autre raison à mon problème, soit des effets secondaires du Depo Provera. J’ai au moins fait des prises de sang mais notre système étant ce qu’il est, je n’ai jamais eu de nouvelles.

J’ai recherché les effets secondaires et les témoignages de fille sous Depo Provera. J’en suis tombée à la renverse. Beaucoup de mes symptômes étaient les mêmes. Car non seulement j’ai eu ma passe d’être nauséeuse 24h/24 qui a heureusement disparu en octobre, mais j’ai eu d’autres désagréments qui ont persisté malheureusement.

Numéro 1: la fatigue. J’ai quasiment le goût de dire que ça en est ridicule. Je suis fatiguée à la journée longue. Que j’ai dormi 5 ou 12 heures, ça ne change rien. Que je mange full bio ou des cochonneries, ça change rien. Que je fasse de l’exercice ou pas, vous le devinerez, ça ne change rien.  Je fais ma journée de travail et à 16h00 j’ai juste envie d’aller me coucher. Je me couche depuis les dernières semaines à 19h30 pour vous donner une idée. J’ai jamais été comme ça.

Numéro 2: les changements d’humeurs. Parfois, de nowhere, j’ai une soudaine envie de pleurer qui me prends pour aucune raison valable. J’ai de la difficulté à digérer les conflits au travail. Une niaiserie va m’affecter et me suivre tout au long de la journée. Avant j’étais en mesure de dealer avec ça et maintenant, beaucoup moins. Même si ça ressemble beaucoup à des signes d’une dépression, je sais que ça ne l’est pas. Car mes sautes d’humeurs ont beaucoup diminuées comparé à septembre. Après mon injection, j’étais down et abbatue à chaque maudit week-end, souvent après ma semaine de travail. Je ne voulais plus rien faire ni voir personne. En ce moment, je suis pas au top mais je suis beaucoup mieux.

Numéro 3: perte d’intérêt. C’est sûr que si je suis fatiguée et d’humeur négative, je perds de l’intérêt dans ce qui me tiens à cœur. Je ne fais rien de mes journées et ce qui m’allumais avant (genre mon potager) ne m’attire plus. Je veux juste dormir. Tous mes projets personnels sont en pause en ce moment. Ce qui habituellement me donne du plaisir m’en donne, mais pas autant qu’avant. Comme si je regardais la vie mais que les couleurs sont fades. Encore une fois, ça va beaucoup mieux en ce moment et je ne suis pas suicidaire non plus (simplement pour pas inquiéter personne).

J’ai décidé de ne PAS reprendre ce médicament afin de voir si je vais aller mieux, si je vais redevenir la Sorcière Frugale d’avant. J’ai également décidé de cesser toute hormone. Ça fait 12 ans que je suis sur contraceptifs hormonaux et je veux un break. Je pense que j’en ai bien besoin!

J’espère également que mes symptômes vont disparaître dans les prochains mois. J’ai lu que ça peut prendre des mois avant que mon corps élimine toute trace du Depo Provera. S’il n’y a pas d’amélioration, je vais retourner consulter, c’est clair !

Bref, j’ai décidé d’écrire ce témoignage afin de voir si je ne suis pas la seule à vivre ce calvaire. Que même si j’ai lu l’information sur ce médicament, que j’ai pris un choix éclairé, je le regrette… 🙁

7 Comments

  • Maxime

    Salut,

    Pour ma part, en tant qu’homme, j’ai toujours utilisé le condom comme moyen de contraception lors de relations sexuelles pour justement toujours bien me protéger adéquatement autant contre les ITSS que pour éviter une grossesse non désirée à ma partenaire. De ce fait, ma copine n’est pas aux prises avec les divers désagréments des autres moyens de contraceptions. Et ça fonctionne, car il ne m’est jamais arrivé de surprise ou de mésaventures.

    En général, peut-être un peu naïvement, je pensais que l’utilisation du condom masculin était la norme lorsque je me suis rendu compte, lors un souper d’amis, qu’au sein de plusieurs couples c’est souvent la femme qui prend la responsabilité, en partie ou bien en totalité, par choix ou par défaut, de la contraception.

    La copine de l’un de mes amis est aussi dans ce processus de changer de moyen de contraception (de la pilule au stérilet) et ça ne fonctionne pas très bien, car il se détache parfois et mon ami a aussi des douleurs lorsque » l’angle d’attaque » n’est pas bon.

    Bref, je suis resté assez surpris d’apprendre ça, car je trouve que le condom c’est tellement simple, facile d’utilisation et peu dispendieux comparativement à d’autres méthodes médicamenteuses ou hormonales qui ont des effets tellement indésirables sur le corps pour vous la gente féminine!

    En même temps, j’imagine que c’est du cas par cas et ce n’est pas parce que ça fonctionne pour moi que d’autres gars sont nécessairement à l’aise avec ça.

    Bon courage et en espérant que vous puissiez trouver rapidement une solution à ce problème!

    • sorcierefrugale

      Oui, parfois, ce qui marche numéro 1 pour quelqu’un sera plus difficile pour un autre. Il y a tellement de raisons (bonnes ou moins bonnes) que les gens utilisent pas le condom. Évidemment, j’ai toujours exigé le condom dans les premiers mois voire années. Pour moi qui a une peau ultra sensible, c’est un calvaire. C’est pas une raison évidemment et j’essaie d’endurer la douleur le plus longtemps possible. Mais reste qu’à force, ma volonté s’est brisée et ayant un partenaire stable depuis plusieurs années, le risque en valait la chandelle. Mais là, j’ai porté le fardeau pendant des années, j’ai demandé à ma douce moitié d’avoir un break un peu. Surtout que si je veux des enfants, ça peut prendre jusqu’à 2 ans suite au dépo-provera avant de tomber enceinte..C’est long longtemps.

      Et malheureusement, le condom ne reste pas LA valeur sure non plus. J’ai été assez surprise d’apprendre cela. Le virus du VPH est un virus qui se transmet super facilement et ça peut être avec le contact de la peau non protégée par le condom. Ça ne cause aucun symptôme chez l’homme et très rarement chez la femme. En fait, environ 75% personnes vont contracter le VPH dans leur vie et vivre comme si de rien n’était. Moi malgré que je me protégeais toujours avec de nouveaux partenaires(j’en ai pas eu une tonne non plus!) et demandait à faire des test d’ITSS à chaque fois, je l’ai eu et c’est ce qui m’a donné le cancer du col. Comme quoi on peut jamais dire jamais. L’abstinence et avoir le même partenaire vierge et fidèle c’est la solution, mais on s’entend que dans notre société c’est assez rare!

      • Maxime

        Je pense que tu résumes bien.

        Il n’y a pas de solution miracle. Les circonstances de la vie ainsi que nos différences corporelles individuelles et notre état de santé font qu’il peut être difficile de vraiment trouver une seule façon optimale de bien se protéger qui plus est satisfaisante pour les 2 partenaires. Dans mon couple, je suis chanceux que ça fonctionne bien.

        Personnellement, et je ne dis pas ça pour être téteux, mais j’ai un grand respect pour vous les femmes de ce côté-là de par ce que vous avez à endurer avec vos règles, la ménopause rendu à un certain âge ainsi que toute la gestion des différentes méthodes de contraception qui viennent avec leurs différents effets indésirables ou bien les douleurs et les nausées lors de la grossesse pour celles celles désirant devenir mère!

        Vous êtes faites fortes!

  • david

    Bonjour,
    Les hormones sous toutes formes sont assez décriés.
    Au lycée on nous parlait de risque cardiaque avec les hormones, risque qui a ensuite disparu dans la prévention.
    Donc les conséquences de l’implant ne me surprenne pas. A vrai dire, une amie, la seule l’ayant testée, ne l’a pas supportés non plus.

    Sinon, ici, c’était stérilet cuivre, et pour être honnête, c’était la meilleure contraception que nous avions eut.
    Quoi qu’en ce moment, on teste la privation de sommeil, ça marche pas mal non plus… 🙂

    • sorcierefrugale

      Je pense pour le stérilet mais je ne suis pas certaine d’être une candidate adéquate; avec mon cancer (résolu), je suis obligée de me faire enlever à chaque 6 mois une partie du col pour biopsie, exactement là ou le fil du stérilet passe ! Je vais peut-être en parler à mon doc la prochaine fois que je le vois, mais comme je pense peut-être écouter mon horloge biologique, ça sera dans quelques années. LOL pour le manque de sommeil, pour moi c’est efficace à 120% ;).

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