Être Fire, ce n’est pas seulement viser une retraite précoce mais son bien-être.

Plus ça va, plus je me rends compte des avantages à long terme du cheminement FIRE.

Parfois, surtout quand on commence, on se demande si faire tous ces efforts de renverser nos habitudes de consommation valent la peine. Puis, on se rend compte après plusieurs années, que oui.

La semaine passée, j’exprimais que j’avais besoin d’une pause du domaine de la santé. En fait, c’est plus ou moins vrai car je suis en phase de compléter mes deux stages de mon BAC et donc, je serais sur le plancher en tant qu’étudiante non payée. Mais, je vais me concentrer sur mes études et ne plus travailler à chaque semaine comme j’avais l’habitude de le faire.

Qu’est-ce qui m’a poussé à prendre cette décision? La pandémie et les deux dernières années, qui ont été difficiles de mon côté. Après des problèmes de santé, je me suis rendue compte que je n’avais plus l’énergie de tout faire en même temps (études, travail, immobilier, vie personnelle) et que si je ne prenais pas une pause, j’allais retomber malade à nouveau. C’est très difficile à accepter, surtout lorsque tu vois tes collègues, étudier en plus de travailler à temps plein de soir/nuit et d’être mères. Cela m’a mis une pression de performance, car à l’instar de mes saintes collègues qui travaillent vraiment fort, je n’ai ni enfants et je peine à concilier une vie où je n’ai que moi-même à m’occuper.

De bonnes périodes de réflexions m’ont amené à comprendre que je dois cesser de me comparer et m’écouter un peu. Mon temps et mon énergie ne sont pas des ressources inépuisables; je dois apprendre à bien les gérer. Si les autres réussissent à porter tous les chapeaux et pas moi, je ne dois pas m’en sentir coupable. Parce que tsé, en seulement deux minutes de recherches sur google, j’ai réalisé le bien-être de nos infirmiers et infirmières est bien fragile : lire ici et ici.

Mon temps et mon énergie ne sont pas des ressources inépuisables; je dois apprendre à bien les gérer.

C’est là que la gestion responsable de mes finances personnelles entre en jeu. J’ai commencé à aviser mon supérieur ainsi que mes collègues de travail que je quitte pour une période d’au moins 4-5 mois, le temps de ma session. Les premières questions n’ont pas tardé à fuser!

Vas-tu être correcte côté financier? Est-ce que tu vas t’endetter? Pourtant tu viens de t’acheter une maison!

Ces questions, posées avec une inquiétude sincère, me porte à croire que ce sont les peurs de ceux qui me posent les questions qui reflètent de leur situation financière. À chaque fois que j’ose parler de mes réussites financières, je reçois ou j’entends des commentaires qui indique que, malgré que mes collègues font souvent le double du salaire moyen québécois, ils vivent endettés ou de paie en paie.

Ce n’est pas mon cas. Même que, depuis que je suis Coast Fire, je ne suis plus obligée de travailler comme infirmière à temps complet (même si ça ne plait pas au gouvernement). La vérité, c’est que je pourrais avoir un salaire de 35 000$ par an et très bien en vivre jusqu’à ma retraite. Et des emplois plus stables et surtout moins stressants à ce salaire, il en pleut en ce moment dans ma ville.

Un des effets secondaire de mon cheminement FIRE est donc que je peux axer ma vie sur mon bien-être physique et mental. Cet aspect de nos vies, si primordial, est complètement bafoué en ce moment si l’on travaille comme infirmière dans le système public. Cette profession que j’adore et que j’ai défendu haut et fort, commence à m’atteindre bien malgré moi. J’espère seulement que ma pause va me permettre de souffler et de vouloir reprendre le flambeau… Mais je doute.

Je continue à vouloir soigner et prendre soin des gens ainsi que ma communauté et les aider à vouloir atteindre un bien-être physique et mental. J’ai quelques projets en tête afin d’atteindre cet objectif sans me brûler les ailes d’ange gardienne à l’hôpital.

Je pense que l’une des plus belles choses lorsqu’on prends ses finances en main, c’est le pouvoir que cela nous apporte. Le pouvoir de choisir ce que l’on veut, ou du moins, d’y tendre.

Si j’avais continué à vivre comme en début de carrière, je serais peut être en ce moment obligée de travailler à temps complet ou de faire du temps supplémentaire pour « pouvoir arriver » (entendu de collègues dans le milieu de la santé dont certains font presque le double de mon salaire). Je serais prise au piège dans un travail qui ne me convient plus.

Je ne suis pas FIRE encore mais j’en ressens les bénéfices cachés, qu’on ne voit peut-être pas au premier regard. Et vous, avez vous vu des avantages moins discutés ?