Revenir d’un congé sabbatique

Oui, je suis encore vivante.

Après 2 mois d’absence sur ce blog, je reviens. Peut-être pour écrire régulièrement, peut-être pas. Je ne sais pas encore.

Ce blog a été longtemps pour moi une façon d’être responsable, aussi farfelu soit-il. Écrire mes idées, mes expériences et mes objectifs de vie me permettait de savoir ce que je faisais. J’ai toujours été un peu trop franche, honnête et ouverte à discuter de ma vie, parfois un peu trop privée. Je ne le regrette pas, mais j’ai souvent écrit aussi quand TOUT allait bien.

Or, ces 2 derniers mois ont été un petit chaos. Rien de grave, mais assez pour que j’en perde le goût d’écrire (ou que je n’ai rien d’absolument d’intéressant à dire). Je vais essayer de récapituler ma vie, qui a pas mal changé en quelques semaines.

Tout d’abord.. Je me suis mariée !

C’est fait ! J’ai caché le pourquoi du comment volontairement car je ne voulais pas en parler avant que l’événement se produise.. Mais.. Je me suis mariée en Grèce, lors d’une croisière, avec un groupe de 16 personnes (essentiellement des amis proches et de la famille).

Ce fut fou, dans plusieurs sens du terme. Stressant aussi. De plus, organiser une réception de l’autre côté de l’océan, avec des gens qui parlent pas notre langue maternelle est une aventure. Je ne le recommande pas à tous. Mais en grande partie, tout le monde a adoré l’expérience et le voyage.

Le meilleur dans tous ça? Moi et mon mari avions amassé l’argent d’avance. Notre mariage nous a coûté même moins cher que ce que j’avais prévu ! Je peux vous assurer que d’avoir ZÉRO dettes de mariage est un soulagement, qui a valu bien les sacrifices que j’ai faits pendant la dernière année.

Par la suite, j’ai craqué.

Oh yeah. J’ai craqué pour de vrai. Pas contre mon mari, mais contre ma vie en général et surtout, contre mon emploi. C’est pas un secret que les conditions de travail pour les infirmières sont infernales.

Après plusieurs quarts de travail difficiles, à faire des tâches que je n’aimais pas, à me sentir comme une couverture que tout le monde voulait tirer de son bord, j’ai décidé de donner ma démission. J’ai comme défaut d’abandonner souvent si la tâche est trop difficile mais là, c’était trop. Je travaillais dans un CHSLD privé, où les employés démissionnent à tour de bras. Même ma boss n’était pas surprise quand je lui ai annoncé la nouvelle.

J’ai donc quitté mon emploi, sans plan B. Vous auriez du voir la face des gens lorsque je leur disais que je n’avais pas trouvé un autre emploi, encore moins cherché quelque chose. Pour beaucoup, la notion même de vivre sans la prochaine paie est impossible.

C’est là que j’ai eu une révélation. Je ne suis pas parfaite, je n’arrive pas à économiser 50% de mon salaire, je ne vais sûrement pas prendre ma retraite à 40 ans.. Mais je suis arrivée à vivre au-dessus de mes finances ce qui m’a permis de quitter mon emploi et être en sabbatique pendant 2 mois. En vérité, j’aurais pu vivre environ 4 mois sur mes économies, même plus si j’avais décidé de vivre sur le strict minimum. Je suis passée d’étudiante surconsommatrice à pouvoir partir en sabbatique, en quelques années.

Je me vante, un peu. Je suis parfaitement consciente que ma situation est un mélange de privilèges et de sacrifices de ma part. Je me suis retrouvée là où je suis parce que la vie a été assez gentille avec moi pour pas me lancer des trop grosses badlucks par la tête et que j’ai su être diligente et rigoureuse dans mes objectifs.

Alors voilà, du jour au lendemain, j’étais maîtresse de mon temps et de ma vie. Je pouvais faire TOUT ce que je voulais, j’en avais le temps! Qu’est-il arrivé?

J’ai eu la chance d’avoir 2 mois de congé et je n’ai rien fait d’extraordinaire.

Vous avez bien lu. J’ai honte de le dire, mais c’est la réalité.

J’étais certaine que j’allais être super productive, faire le ménage au complet de la maison, être la parfaite femme au foyer, devenir en superforme puisque j’allais m’entrainer à chaque jour, avoir un immense potager en santé, etc.. etc..

À la place, j’ai passé le premier mois sur le divan, à me perdre dans Netflix ou dans ma musique, à vivre dans un espèce de nuage, à ne pas savoir quoi faire de ma peau ou de ma vie. Pour moi, qui pouvait travailler des 16h en file, qui prône la productivité à tout prix, ce fut un choc. Une belle crise existentielle quoi ( *tousse tousse* je fais donc pitié je le sais).

Puis j’ai lentement commencé à sortir de mon mutisme et bouger, mais pas comme je l’aurais pensé.

J’ai fait un 180° et beaucoup de choses ont changées du jour au lendemain.

• Je suis allée chez la coiffeuse, ça m’a coûté 250$ et j’ai adoré ça. J’adore encore mon balayage aujourd’hui et ça me rend heureuse, même si ça a pas d’allure dépenser autant pour cela. Aucuns regrets.

• Je me suis acheté un nouveau cellulaire, même si l’ancien arrivait tout de même à fonctionner. Je CAPOTE sur mon téléphone (Samsung S8), qui prend désormais de bien meilleures photos. Aucuns regrets.

• Je me suis acheté pleins de nouveaux vêtements, puisque la plupart de mes morceaux ont entre 3 et 4 ans d’âge. Ça a coûté cher. Aucuns regrets.

• J’ai décidé de partir seule en roadtrip, rejoindre ma famille dans un chalet en Gaspésie(mon mari commençait un nouveau poste de jour et ne pouvait s’absenter). Je n’aurais jamais fait l’expérience avant de conduire de longues heures seule. AUCUNS REGRETS de sortir de ma zone de confort et de manquer me tuer au Bic seule en grimpant des falaises.

• Mon potager est définitivement mort. Je ne vais pas faire de conserves cette année. J’ai également commencé à jouer à Donjons et Dragon à chaque semaine et à tripper comme une enfant, oui oui ! À écouter des téléséries cucul sur Netflix. Au yable mes intérêts d’avant, je ne me reconnais plus.

Je me suis trouvée un nouvel emploi.

Bref, toute bonne chose a une fin. J’ai décidé de moi-même de retourner travailler car j’étais plus que prête. Je retourne à l’hôpital, en milieu actif, dans les prochains jours.

Ce qui était spécial, c’est que enfin j’avais l’impression d’être un peu plus mature dans ma vie pour savoir ce que je voulais. J’avais 2 entrevues la même journée et je l’ai dit sans gêne aux employeurs. J’ai été embauché la journée même par un, puis 4 jours plus tard par le deuxième. Ouep, la pénurie d’infirmière n’est pas une joke, on se fait courir après! Ceci m’a permis de CHOISIR ce que je préférais entre les deux et d’y réfléchir.

Je suis pas idiote. Je retourne dans le public, dans des conditions de merde, je vais faire du temps supplémentaire obligatoire. Je n’y vais pas de gaieté de cœur mais comme tout le monde, j’ai pas le choix! J’espère aussi me tailler ma place et ne plus changer d’employeur car c’est bien le changement mais ça commence à me taper sur les nerfs. En étant dans une plus grande organisation, j’ai plus de chance de me trouver un poste à mon goût, plutôt que de voir mon futur restreint (c’était le cas avec mon ancien emploi).

J’ai décidé de moins travailler, de moins gagner d’argent, ce qui va influer grandement sur mes objectifs financiers mais je m’en fou. J’en ai assez de cette pression que je m’impose à vouloir être productive. Ça se peut que je ne mette pas une cenne dans mon épargne pour le reste de l’année et je m’en balance.

Pour finir, j’ai fait une sabbatique de 2 mois et.. JE NE SAIS PAS PLUS OÙ J’EN SUIS. ESTI.

J’aurais pensé avoir une révélation, je sais pas. Avoir quelque chose à montrer, à être fière. J’ai encore beaucoup de gratitude sur ma situation qui est, disons le, pas vraiment précaire et presque parfaite.. Mais.. Mais.. Je ne sais pas où j’en suis dans ma vie.

Niet, nada.

Moi, la control-freak qui avait sa vie planifiée 10 ans d’avance. Je me cherche encore. D’où le pourquoi je me demande si je continue ce blog, puisque je suis de moins en moins frugale. J’y vais au jour le jour, je verrais bien!